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intelligence humaine et intelligence artificielle, l’avocat a-t-il encore sa place ?

13/05/2022 10:14

Mesdames Messieurs du jury cher public cher contradicteur
L’an 2050 CA de LYON salle des pas perdus… Avocatoïde R2D2 je jure comme cyber conseil d’exercer mes fonctions avec productivité, célérité et automaticité dans le but ultime de respecter le diktat du format standardisé!
Le décor est planté mais quid de sa véracité ?
Cet interlude de fiction devrait-il à terme s’apparenter à la réalité… ?
Dans la perspective de cette éventualité que doit-on mon cher confrère considérer ?
Est-ce une prophétie à redouter ? Une tragédie à éviter ?
"Intelligence artificielle et intelligence humaine : l'avocat a-t-il encore sa place ?"
Interrogation grave et dense à laquelle il faut répondre par l’évidence agrémenté d’une perspicacité qui ne peut souffrir d’aucun cliché !
Quelle que soit l’IA à consacrer la justice aura toujours besoin de l’avocat pour exister!
C’est en disciple fidèle à cette idée que j’honorerai la grandeur du sujet en faisant sans hésitation le choix des bonnes définitions…
Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement…
L’avocat se définit comme un auxiliaire de justice en charge devant toutes juridictions d’assister, de représenter une personne mais également de défendre ses intérêts
L’expression « avoir sa place » renvoie indiscutablement à l’idée d’une utilité cruciale d’une nécessité fondamentale
L’adverbe « encore » exprime quant à lui la persistance d'une action dont la légitimité ne souffre d’aucune ambigüité
Enfin et c’est tout le cœur, tout l’enjeu du sujet la notion d’intelligence
De prime abord cette dernière correspond à l'ensemble des mécanismes permettant à un être vivant de s'adapter, d'apprendre ou de déchiffrer.
Lorsqu’elle est décrite comme une qualité d'adaptation, on peut dument penser qu’aucun être n’en a l’exclusivité
Lorsqu’elle exige la capacité de comprendre, avec pour leviers le langage et la pensée, on pourrait estimer qu’elle n’appartient qu’à l’humanité
Enfin le terme d’intelligence artificielle. Ce dernier évoque un ensemble de concepts et de technologies mises en œuvre par l’homme en vue de créer des machines capables de simuler ses capacités.
Il s’agit communément des dispositifs imitant ou remplaçant l'humain dans certaines de ses fonctions.
Dès lors pour appréhender le sujet dans toutes ses subtilités, 2 interrogations doivent être énoncées :

  • Comment parvenir à définir toutes ces formes d’intelligence ? Peut-on ambitionner de les distinguer pour mieux les articuler/hiérarchiser?
  • Dans une société où l’intelligence est de plus en plus standardisée, quelle place l’avocat peut-il encore revendiquer

I Quid de toutes ces intelligences

Qu’est-ce que l’intelligence ?
Est-elle cher jury, cher confrère, apanage de l’humanité ou une faculté partagée voire susceptible de nous dépasser ?
Définir l’intelligence supposerait de se demander si l’homme en est le maitre incontesté ou si d’autres êtres ou entités peuvent s’en targuer ?
En conséquence, s’atteler à l’acuité impliquerait tout d’abord de distinguer l’homme de l’animal, tous deux dotés de capacités…mais qui doivent être différenciées.
L’animal est intelligent mais instinctivement…Il agit et réagit par des gestes automatiques, stéréotypés et inconscients.
A ce titre l’intelligence/instinct apparait comme étant un savoir faire inné aveugle et imposé à l’espèce afin de se conserver.
Marx formule dans une analyse célèbre la distinction entre l’activité humaine consciente et volontaire et l’activité instinctive
« Par la construction de ses cellules de cire une abeille accomplit des opérations qui s’apparentent à celle d’un architecte. Mais ce qui distingue d’abord le plus mauvais des architectes et l’abeille la plus habile c’est que le premier a construit la cellule dans sa tête avant de la réaliser dans la cire ».
Bergson l’avait en son temps affirmé : « Instinct et intelligence représentent deux solutions divergentes mais efficientes d’un seul et même problème celui de l’adaptation ».
Dès lors l’animal et l’homme disposent tous deux d’une logique empirique leur permettant de s’ajuster à leur environnement.
Mais une autre faculté semble incomber à l’humanité en être son unique vérité…
C’est la problématique du but recherché qui nous en livre l’exclusivité
L’animal dispose de capacités qui in fine ne répondent qu’à un impératif : subsister…
Pour l’homme il est question d’autres ambitions
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Pascal
Libéré de l’instinct par la conscience, l’homme est le seul animal pouvant prétendre à toutes sortes de fins….Conserver sa vie bien sûr, mais aussi se dépasser, produire de la beauté, faire preuve de moralité, ou encore se projeter et imaginer une réalité qui n’a pas encore existé…
Reprenant le mythe de Prométhée Kant nous rappelle que l’homme a été privé de l’instinct pour être contraint …
Conscient donc contraint de s’élever par lui-même, de conquérir par la culture ce que la nature lui a refusé
Celle qui l’a rendu sciemment fragile et indigent pour qu’il devienne par son intelligence artisan de son développement.
Plus qu’une simple capacité à s’adapter à un environnement susceptible de changer…. L’IH est pensée…cette faculté mentale capable de concevoir d’inventer de dépasser ce qui est…
Dès lors cher jury cher confrère l’intelligence n’est qu’humaine lorsqu’il s’agit d’évoquer des qualités comme la raison, la conception, la conscience de soi, ou encore l’abstraction …
L’homme veut comprendre analyser vérifier créer sa propre réalité…se projeter…
La science et la technique illustre parfaitement cette volonté…
Le temps l’espace la vieillesse la maladie …seule la mort continue à lui résister…et encore…
L’Homo sapiens a un leitmotiv systématique repousser ses propres limites… Du Silex au Thermomix
Il est même allé jusqu’à créer des outils susceptibles de l’imiter…
L’IA en est un par lequel l’homme veut parvenir à ses fins…améliorer la qualité de son existence, surmonter la fatalité, défier l’aléatoire, augmenter sa productivité ou encore assouvir sa quête de prospérité…
J’anticipe par là même ce que vous n’allez pas cher confrère manquer d’évoquer…
L’élève peut-il dépasser le maître ?
Quel que soit le modèle emprunté pour appréhender la problématique, référent œdipien ou technologique, jamais o grand jamais l’élève ne dépassera le maitre
L’IA ses finalités son développement ont toujours suscité de nombreuses interprétations, fantasmes ou inquiétudes s'exprimant notamment dans des récits ou films de science-fiction
Mais trêves d’élucubration pas de cinquième dimension revenons en à de justes proportions…à la raison…

L’IA est un outil au service de l’homme, du progrès, de son évolution

A l’image de la révolution industrielle qui a modifié le travail manuel, le travail intellectuel est aujourd’hui fortement impacté par les technologies numériques, les logiciels
L'intelligence artificielle a investi de nombreux univers : l’aviation, la banque, la finance, les jeux, ou encore la médecine
Cher confrère éprouvé comme vous l’êtes par cette compet…c’est à titre confraternel que je vous recommande le programme ELIZA afin de livrer vos problématiques à un thérapeute électronique.
Cette digitalisation exponentielle a provoqué à titre économique, l’émergence de nouveaux modèles,
Nous assistons dès lors à une transformation du rapport au travail et à la consommation.
La profession d’avocat ne fait pas exception à cette mutation.
Notre défi cher confrère, cher jury consiste à être et rester connecté à la réalité…celle de la société, celle de notre métier
Les nouvelles technologies n’ont pas éclipsé l’avocat….elles l’invitent cependant à redéfinir ses méthodes, son mantra 
De l’évolution numérique à la transformation de la pratique juridique, l’avocat doit faire de l’IA une opportunité et non une fatalité
Née aux USA la legaltech s’invite désormais dans le paysage juridique français.
La technologie et les logiciels permettent aujourd’hui l’automatisation de certains services juridiques que ce soit au niveau de la procédure, de la mise en relation avec les professionnels du droit ou de l’écrit.
De nombreuses starts up proposent des kits juridiques en ligne à destination des entreprises et des particuliers dans des spécialités variées : droit des contrats, droit de la consommation, droit du travail, ou encore droit des sociétés
D’autres outils devraient rapidement se multiplier, comme les chatbots ou « agent conversationnel »
L’utilisateur pose une question « en langage naturel » et obtient une réponse dès que la machine a identifié la question.
Ces opérations facilitent d’ores et déjà le travail de l’avocat/optimisent son activité en effectuant un premier tri des questions posées.
Lorsque des difficultés plus importantes se présentent ces sites orientent vers des avocats qui prennent alors le relais.
Par ces biais l’avocat a dorénavant accès à un public qui n’aurait surement pas poussé la porte de son cabinet.
Dès lors, l’IA est une plus value dont notre métier doit profiter…
Qui n’a jamais été confronté à un projet imparfait émaillée d’impropriétés?
Pour s’épargner ces contrariétés, la start-up américaine Legal Robot propose un logiciel de sécurisation juridique.
Ce logiciel examine les contrats, repère les coquilles ou les clauses incompatibles afin de proposer des solutions rédactionnelles adaptées qui corrigent les erreurs qui ont pu se glisser.
Qui n’a jamais été confronté au client angoissé par l’issue de son dossier cherchant à connaitre ses chances de succès ?
La justice prédictive pourrait venir l’apaiser…
La plateforme américaine Lex Predict a crée un logiciel qui permet de conjecturer les décisions des juridictions en utilisant les précédents, la jurisprudence.
En France, née de la rencontre entre un mathématicien et un magistrat, le logiciel Case Law Analytics propose un outil similaire pour les litiges impliquant des dommages quantifiables.
Grâce à l’intelligence artificielle les données juridiques s’analysent mathématiquement et deviennent pour l’avocat des éléments lde décision déterminants.
En définitive l’avocat a toute sa place pour conduire l’ensemble de ces changements et faire évoluer la pratique de son métier
Sous sa direction l’IA est un outil vecteur de grandes ambitions :
Aider les justiciables à identifier leurs besoins de droit , contribuer à leur connaissance du droit, mettre fin à l’inaccessibilité, performer le traitement d’opérations récurrentes, gagner en productivité !
Mais attention…
Bien qu’elle pousse l’avocat à se réinventer, l’IA ne pourra jamais le supplanter

II Un outil qui ne pourra jamais supplanter l’H

Adhérer à l’ascension technologique fulgurante supposerait d’affirmer que la machine est en elle-même intelligente.
Terrible méprise dont il faut immédiatement tirer un enseignement pertinent
Il est ici question non d’une révolution mais d’une évolution: l’intelligence artificielle s’inscrit dans la droite lignée de tous les objets que l’homme a conçus acquis et développés.
Mais cher confrère j’en appelle à votre intégrité…l’homme doit être et rester le sujet….
L’avocat ne doit pas se déresponsabiliser…
Préférer déléguer à une machine plutôt que d’assumer ses difficultés, se donner les moyens d’évoluer ?
Les impératifs d’amélioration de notre profession ont été récemment diagnostiqués, à nous de les impulser !
simplicité d’accès de fonctionnement/réactivité/honoraires plus transparents/meilleure visibilité/innovation/management/conduite du changement
Par ailleurs, et là est l’une des évidences de ce sujet…
L’intelligence dont nous redoutons la supériorité n’est autre qu’une intelligence humaine partiellement reconstituée.
L’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique sont autant de capacités qui ne peuvent être parfaitement dupliquées.
La robotique rencontre des limites sensorielles, cognitives intuitives qui l’empêchent d’égaler la grande humanité.
Bien qu’elle puisse traiter une infinité de données, disposer d’une multitude de schémas pré intégrés, elle manquera toujours de sensibilité.
L’homme, le pilote, le chirurgien, le juge, l’avocat doit se fier à son instinct/ faire face à l’inopiné/ faire preuve de créativité/défier la nouveauté…
Tout ne peut pas être formaté…A fortiori dans le monde de l’équité, où rien ne peut être standardisé.
Cher jury, cher confrère la justice peut-elle être rendue conformément à des données passés uniquement agrégées?
A la simple jurisprudence antérieure, à la seule loi en vigueur ?
Dans cette éventualité comment honorer des vérités comme l’appréciation souveraine des juges du fond, l’individualisation des peines ou encore le double degré de juridiction
Quelles sont les valeurs que nous souhaitons représenter ? Que l’avocat doit consacrer?
L’efficacité la productivité peut-être…mais surtout l’intégrité, l’humanité, la vérité !
Celle qui a besoin de l’avocat pour se défendre….celle qui donne à la justice toute sa densité…
Être avocat, c'est avant tout « parler pour » un autre. Décrypter la réalité à laquelle cet autre a été confronté
Que son client soit un homme, une femme, un enfant ou une société, que le procès soit pénal, civil ou commercial, l'avocat est là pour appréhender, jauger, juger chaque subjectivité, chaque aspérité, chaque point de complexité ou de nouveauté d’un dossier
Défendre une vérité…
Vérité qui ne peut être numériquement anticipée, artificiellement programmée !
Comment nier le rôle incontournable de l’avocat seul capable de porter la voix, la sensibilité, d’un client désemparé…
Aucune machine, bien qu’elle ait pu mémoriser, ne pourra manier cette réalité fluctuante imprévisible mouvante dans toutes ses subtilités.
Etre avocat c’est aussi douter et faire douter…
Douter de la fragilité des apparences et défier la plus apparente des évidences, Cher confrère j’implore votre honnêteté, une machine a-t-elle ses capacités ? L’avocat sur qui la justice peut compter ne pourra jamais être éclipsé !
Mon cher confrère à vouloir obstinément tout automatiser vous allez manquer de hauteur quant au sujet quant à sa teneur…
« Dans un bois aussi courbe que celui dont est fait l’homme, on ne peut rien tailler de tout-à-fait droit »
Point de naïveté l’homme a un penchant pour les chemins tortueux….de l’exigüité à la grandeur il est capable du pire comme du meilleur…
Mais doit-on pour autant militer pour un modèle de société où le vice serait purgé, l’erreur évincée ?
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse"
Nietzsche l’avait compris L’homme n’est perfectible que parce qu’il se sait faillible. Se tromper pour avancer…s’égarer pour mieux cheminer…
La justice peut parfois se fourvoyer car elle est à l’image de l’homme qui l’a créée…
La standardiser serait lui ôter sa raison d’exister…
Après 1984, Fahrenheit 451 et le meilleur des mondes, une justice robotisée qui sous prétexte d’un besoin de sécuriser l’avenir, se cantonnerait au passé en anesthésiant le présent.
A l’heure où le format est roi, battons nous pour l’essence même de notre métier, sa quintessence…
Battons nous pour que la justice puisse compter sur les qualités imprévisibles, uniques inopinées de ceux appelés à la faire exister !
Comment ne pas rendre hommage à l’œuvre de Simone VEIL, qui par la densité de son existence, et grâce à son intelligence visionnaire, a su poser les jalons d’une société égalitaire…
Dignité et conscience plus que langage codé et équité programmée
Indépendance et probité plus que cyber pensance et automaticité!
Et par souhait d’une justice robotisée équilibrée revenons en à l’humanité !
 

Enfin, Maître Neuschwander est installée dans 2 cabinets. Sa deuxième adresse est 123 rue tête d’or 69003 Lyon. Vous pouvez l’inscrire sous l’adresse cours Lafayette…



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